La colonne Godard-Dubuc à Vignacourt

 
 

En 1891, la municipalité de Vignacourt érige un monument à la mémoire de Godard-Dubuc qui reste aujourd’hui encore le monument funéraire le plus important du cimetière. 

Pourquoi Godard Dubuc a-t-il reçu un tel hommage ?

Isidore Godard est né à Vignacourt le 15 mai 1791 qu’il quitte très tôt pour participer aux campagnes napoléoniennes. Il entre dans l’administration de la Maison du Roi sous Louis-Philippe. Il occupe le poste d’Intendant des Bâtiments de la Couronne de 1832 à 1848. Pendant cette période, il reçoit l’autorisation de prendre le nom de ses deux parents et devient Godard-Dubuc.

Les plaques de marbre posées sur les faces du socle de la colonne du cimetière de Vignacourt rappellent qu’il a obtenu les plus hautes distinctions : Chevalier de la légion d’honneur 23 ans, Officier treize ans plus tard. Il reçoit aussi de nombreux honneurs à l’étranger, notamment en Tunisie suite aux travaux de construction de la chapelle Saint-Louis sur les ruines de Carthage, à l’endroit où le roi est mort le 25 août 1270. 

Le chantier le plus important qu’il ait suivi est à Versailles. Sous Louis-Philippe, un musée à toutes les Gloires de France est aménagé dans le château de Versailles. 

Après avoir occupé les hautes fonctions de commis de l’Etat, Godard-Dubuc vit toujours à Paris, mais s’intéresse de plus en plus à sa commune natale de Vignacourt. A partir de 1858, la commune sollicite son aide à plusieurs reprises comptant sur son influence et sa générosité. Il aide alors à financer les travaux d’agrandissement d’une école, la ligne de chemin de fer, la gare et surtout la nouvelle église dont il finance toute la reconstruction en 1872, pour la somme de 215 000 francs. En outre, il lègue à sa commune natale la somme de 100 000 francs pour des bonnes œuvres et pour sa bibliothèque placée dans la salle du conseil municipal au 1er étage de l’hôtel de ville.

Godard-Dubuc meurt à Paris le 22 mai 1873. Selon ses souhaits, son corps est transporté jusqu’à Vignacourt et présenté dans l’église en construction, dont la première pierre a été posée quelques mois plus tôt. Dix-huit ans plus tard, le conseiller municipal Maquet intervient pour rappeler que Godard-Dubuc n’a pas la sépulture qu’il mérite. La commune décide alors d’ériger la colonne du cimetière.

Le monument s’élève sur quatre niveaux : un cénotaphe cubique présentant sur chaque face une plaque de marbre blanc où sont gravées des inscriptions, un deuxième cénotaphe orné de quatre médaillons sculptés, une colonne carrée ornée de chapiteaux corinthiens, et un pot à feu couvert d’un linceul. 

Le visage de Godard-Dubuc n’a pas été représenté sur le monument. La seule figure du monument représente un visage voilé l’index sur les lèvres. Il s’agit du silence d’Antoine Préault, réalisé en 1842 pour une tombe du Père Lachaise et souvent reproduit sur des tombes de notables de province